Ciel De Poche / Portrait FpeeC / Metro Dechirama...
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Qu’est-ce que c’est ?
Ciel de poche est un site de diffusion et de promotion de créations et événements artistiques.
À l'origine, la création de ce site a été motivée par le besoin d'un support pour assurer la promotion de l'exposition
Metro Dechirama en 2020.
C'est pourquoi vous pourrez y trouver pour l'instant une partie des créations sous le nom FpeeC pour les arts plastiques et sous le nom Franck Dimanche pour les productions musicales.
Depuis peu et à l'occasion du prochain vernissage de l'expo FpeeC / "Metro Dechirama" qui aura lieu le Jeudi 18 Avril 2024 au Poulpe (4bis rue d'Oran - 75018 Paris), le site propose un apperçu des créations à partir de matières et d'objets recyclés de "So"
Il sera possible de découvrir "Tout Un Monde En Bouteilles" de "So" à l'occasion de ce prochain vernissage.
Le site regroupe différents modes d’expression tels que la photographie, la peinture et la vidéo et reste ouvert à toutes formes d'expression, Il pourra aussi présenter dans un futur que j'espère proche, une sélection de musiques et chansons…
Enfin, Ciel De Poche n’étant pas un site commercial, par conséquent vous n’y trouverez pas de prix concernant les réalisations exposées. Quoiqu'il en soit, pour toute question, professionnels ou non, n’hésitez pas à nous contacter et à nous suivre…
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Bonne visite et bienvenue sur Ciel de poche !
Portrait...
Peintre, plasticien depuis quelques années mais également auteur-compositeur interprète musicien depuis ses plus jeunes printemps, FpeeC est ce qu’on pourrait appeler aujourd’hui
un « pluri artiste » ou un artiste "pluriel".
Vous pourrez lire ici une rapide présentation de l’artiste qui commence par une interview assez sommaire mais peut-être utile...
Cdp : « Pourquoi « FpeeC » comme nom d’artiste ? »
FpeeC : - J’ai toujours affectionné les pseudos…, J’en ai un autre pour la chanson (Franck dimanche) et "FpeeC" s’est imposé assez naturellement pour les arts visuels et la peinture…
« F.p.e.e.C », ce sont en fait tout simplement mes initiales dans l’ordre et telles qu’elles apparaissent sur mon état civil.
Les initiales de mes quatre prénoms suivis de l’initiale de mon nom de famille. « F.p.e.e.C » prononcé à l’anglaise (fpic), j’ai trouvé que ça sonnait plutôt pas mal faisant écho à F(pic) comme l’abréviation d’un possible « F’pic » comme « F’(pictures) »…
(Février 2019)
Né en 1964, FpeeC a vécu ses vingt- cinq premières années à Montreuil puis dans le dix-huitième arrondissement de Paris où il réside encore actuellement.
L’artiste combine plusieurs disciplines… La chanson, la musique, le graphisme, la réalisation de petits clips vidéo avec des « bouts de ficelle » pour illustrer ses chansons, la peinture, la photo... Tout cela fait partie pêle-mêle de son univers créatif. Même si ces dernières années, c’est la peinture qui semble avoir pris le dessus, FpeeC continue à composer des chansons.
Avant « Metro Dechirama », FpeeC a commencé la peinture par du figuratif. Il peint des portraits et des paysages à l’acrylique à partir de photographies prises de ses proches ou lors de ses voyages.
Progressivement et parallèlement, il s’essaye également à la peinture abstraite sur toutes sortes de supports en expérimentant différentes techniques.
Avec « Metro Dechirama », le déclic est venu en Septembre 2015 en découvrant par hasard et tout près de chez lui de magnifiques vestiges. Des restes d'affiches publicitaires des années 40, 50… dans le métro parisien.
Il prend des photos de ces restes d'anciennes affiches déchirées. C’est ce qui lui donnera l’envie et l'inspiration pour photographier des strates d’affiches contemporaines et parfois même pour les reproduire en peinture...
FpeeC : - Après avoir saisi les images des restes d'affiches du passé à la Station Marcadet-Poissonniers en 2015, j'ai continué à photographier des superpositions d'affiches déchirées d'aujourd'hui...
Souvent, ces images sont restées des photos, plus ou moins agrandies et travaillées. D'autre fois, j’ai reproduit en peinture certaines compositions qui évoquent pour moi de la peinture abstraite de façon figurative... Ces créations sont nées de mes sélections de « smartphotos »* du métro parisien.
Je fige des images éphémères. Ensuite, chacun peut éventuellement se raconter sa propre histoire en regardant mes peintures ou mes photos...
Parfois, des personnages, des silhouettes, des animaux et pourquoi pas des histoires peuvent surgir de ces compositions d'images déchirées...
Mais tout part de la réalité de mes photos, j'essaye de chopper des histoires qui me parlent dans des portions d'images de pubs déchirées du métro.
(Propos recueillis en Février 2019)
*(photos prises avec un smartphone)
En 2015, FpeeC prend ses premières photos de strates d'affiches. Une aubaine... À deux cent mètres de son domicile parisien du dix-huitième arrondissement, des travaux sont entrepris pour rénover la station de métro la plus proche, "Marcadet-Poissonniers" sur la ligne 12.
Alors qu'il descend dans sa station habituelle, ce jour-là, il tombe sur un véritable trésor! Des strates d'affiches publicitaires authentiques et de toute beauté. Affiches publicitaires d'époque, pubs pour la Bretagne, affiches de bal, plans, anciens, avis ratp presque intacts et de première époque etc...
En référence, on peut trouver un reportage sur cette exposition non officielle dans "dixhuitinfo.com": L'article du 6 Mars 2015 par Guillaume Deleurence intitulé: "À Marcadet-Poissonniers, les vieux murs parlent"
(URL de l'article : http:/www.dixhuitinfo.com/societe/article/au-metro-marcadet-poissonniers-les)
Comme d'autres amoureux d'archéologie urbaine, FpeeC prend alors des photos des panneaux de vieilles affiches déchirées les plus intéressantes à ses yeux et c'est là que se produit le déclic. Il photographiera ensuite aussi bien des extraits que des panneaux entiers d'affiches déchirées contemporaines du métro parisien durant cinq ans. Ce qui donnera naissance au projet "Metro Dechirama".
Ce n'est pas la première fois qu'il photographie des murs; depuis toujours, passionné par les vieilles enseignes ou devantures, il affectionne les vieux murs et leurs textures, il les photographie également lors de ses voyages à Venise ou à Malte notamment...
Ci-dessous, deux photos illustrant l'article de Guillaume Deleurence du 6 Mars 2015. "À Marcadet-Poissonniers, les vieux murs parlent"
Pour les connaisseurs, le travail de FpeeC pour son "Metro Dechirama" peut être apparenté au travail de deux célèbres artistes plasticiens français spécialistes de l'affiche lacérée: Jacques Villeglé né en 1926 et Raymond Hains (1926 - 2005).
En référence, Ce sont les deux plus grands dans le domaine mais en cherchant bien, on peut en trouver d'autres...
URL de l'artiste : http:// mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-villegle/ENS-villegle.html
"J'e n'ai pas précisément été influencé par le travail de Villeglé et de Hains quand j'ai réalisé mes smartphotos et mes peintures des affiches déchirées du métro parisien.
Suite à une recherche approfondie sur le sujet en 2019, j'ai découvert ou redécouvert les nombreuses œuvres de ces deux plasticiens et de certains autres artistes aussi qui ont travaillé autour de l'affiche déchirée..., leurs œuvres sont magnifiques, ce sont les pionniers et je reconnais évidemment une filiation avec mon travail sur Metro Dechirama.
La différence étant que les deux artistes embarquaient carrément des morceaux d'affiches et des panneaux qu'ils trouvaient dans la rue pour composer leurs œuvres... La particularité de ma démarche est de m'inspirer essentiellement des affiches publicitaires déchirées du métro , je les photographie, les recadre, et j'en reproduis certains fragments en peinture "
FpeeC - (Février 2020)
La spécificité de FpeeC pour cette exposition est de puiser son inspiration uniquement sous la ville de Paris, dans le métro.
Là, il est un chasseur de compositions abstraites aussi accidentelles qu'éphémères créés par des déchirements d'affiches qu'il saisit au vol d'abord en photo au cours de ces voyages sous Paris.
Il les reproduit ensuite en agrandissant ses photos ou en les peignant.
Il isole des détails, zoome, inverse parfois l'image, recadre et invite à lire ces compositions peintes ou photographiques comme on lit les nuages.
C'est une invitation à l'imaginaire... On pourrait y voir des compositions abstraites et pourtant il s'agit d'un travail figuratif puisqu'il tente de reproduire le plus fidèlement possible ce qu'il sélectionne de ces accidents picturaux n'oubliant pas d'y ajouter parfois quelques fantaisies mais plutôt discrètement....
Metro Dechirama nous montre qu'il est possible de regarder le métro, les images et le monde autrement. Il y a dans ces "déchirures" souvent plus de rêveries et de messages possibles que dans ces publicités qui envahissent nos vies quotidiennement.
FpeeC: - En fait, ces affiches, ce sont les sdf qui les déchirent le plus souvent. Ils s'en servent pour dormir... Je salue au passage la R.A.T.P qui les accueille et les soutient même si c'est parfois compliqué.
Moi, ces affiches déchirées, je les regarde comme des’"œuvres d'art naturelles". Créées involontairement par la dégradation du mobilier urbain du métro, abstraites et éphémères, elles sont terriblement issues du monde concret et représentent pour moi parfaitement notre époque. J'essaye d'immortaliser les compositions ou les détails qui m'intéressent dans ces œuvres accidentelles...
La décrépitude, les strates, la surconsommation, le bombardement d'images, la violence sociale sont des thèmes sous- jascents... C'est déclinable à l'infini car je peux utiliser un simple détail et le grossir, montrer ce procédé moi-même en format réduit en déchirant des strates d'images réduites ou en les reproduisant à l'acrylique sur une toile par exemple...
(FpeeC - propos recueillis en Février 2019)
Metro Dechirama par FpeeC
« Le déclic a eu lieu en 2015 quand je suis tombé sur une magnifique collection de strates d’affiches des années 40, 50… peut-être même antérieures juste à deux pas de chez moi en descendant à la station Marcadet-Poissonniers qui est alors complètement désossée pour une remise à neuf.
Une partie de cette première série de photos qui s’intitule « Marcadet-Poissonniers » fait partie de l’exposition, elle est un témoignage du passé. Les photos agrandies de ces restes d’images superposées représentent des fragments d’histoire… Suite à ces premières photos très inspirantes pour moi, je n’ai pas cessé de prendre régulièrement des photos de strates d’affiches contemporaines entre 2015 et 2020.
Les photos ont été prises avec un smartphone dans le tempo et l’affluence de mes voyages en métro et j’en fais encore régulièrement.
En fait, rien de mieux qu’un smartphone pour saisir l’opportunité quand elle se présente... J’ai commencé à me constituer une belle collection d’images…
Après les «smartphotos*», il y a toujours un travail de sélection, de recadrage et d’agrandissement des images. Lorsque des détails agrandis issus de ces compositions ne me permettent pas d’obtenir un agrandissement photo satisfaisant et qu’ils m’intéressent, je les reproduis en tant que natures mortes en utilisant des techniques mixtes et principalement la peinture acrylique sur toile. Les photos quant à elles une fois agrandies, sont imprimées sur toile et tendues sur châssis ou sur papier photo encadré. Metro Dechirama propose donc deux lectures. La peinture et la photo et parfois les deux se mêlent...
Les affiches du métro sont régulièrement arrachées. Elles le sont le plus souvent par les poseurs d’affiches afin d’en poser de nouvelles. Elles sont malheureusement également arrachées par des sdf qui s’en recouvrent pour se protéger du froid et de l’humidité quand ils dorment sur les quais. Ils sont donc parfois malgré eux les auteurs inconscients des réalisations de mon expo… Il faut saluer à ce titre la R.A.T.P qui offre à tous ces sans-abris une possibilité d'accueil et de soutien aussi éphémère soit-il...
Comme une allégorie des strates sociales «déchirées», de la décrépitude, la violence sociale, sans oublier le spectre de la surconsommation, la nécessité du recyclage..., Metro Dechirama est né de ce chaos quasi quotidien et représente un hommage à l’évasion par la créativité. On peut penser à de l’art, là où d’autres ne verront que de la laideur et du vandalisme ou de simples affiches déchirées… On peut voir dans ces déchirures ou ces larmes, « tears » en anglais, de l’humour et de la poésie… On peut voir dans ces strates d’images le plus souvent publicitaires, le témoignage du temps et des métros qui passent…
Certaines de ces compositions pourraient d’ailleurs s’exposer et se lire dans plusieurs sens, ce qui rend l’interprétation des formes différente à chaque fois.
Ce qui ressemble à un chat pour l’un peut représenter tout à fait autre chose pour l’autre. Ce qui compte, n’est-ce pas d’imaginer ?
Interpréter ces formes comme on lit dans les nuages, les tâches d’encre ou le marc de café… Un concept universel lié à l’enfance...
Ce qui me plait entre autres dans cette démarche est d’aller puiser de l’art dans les décors qui m’entourent, là où je vis… J'ai d'ailleurs photographié la plupart de mes images dans les stations toutes proches de mon domicile. À ce titre, ce concept peut s’apparenter au « Wabi-sabi », culte esthétique japonais, éthique du XII siècle qui prône le retour à une simplicité, les matériaux du décor quotidien « à porter de main » qu’on peut puiser et recycler dans leur environnement propre. On peut reconnaître et ressentir la beauté des choses imparfaites, éphémères et modestes. « Le beau » peut se trouver dans « le laid » et l’inverse aussi…
Si je tentais d’expliquer le titre de l’exposition, je dirais pour « Métro », qu’évidemment, cela évoque le moyen de transports en commun mais aussi plus généralement ce qui est relatif à une grande Métropole et « Dechirama » parce qu’à l’image de ce diaporama d’affiches déchirées qui souvent défilent dans le mouvement des métros et de mes trajets, ce mot évoque pour moi un aspect plus sociétal à l’image d’un monde bombardé d'images.
Un monde qui se déchire sur fond d’exclusion et d'incitation à la surconsommation en laissant sur le quai, l’humain et l’humanisme ou la libre pensée. Les épreuves de l'actualité de notre monde aussi bouleversantes soient-elles nous offrent des chances d'être plus collectifs et des motifs d’espérance.
Metro Dechirama est urbain mais convoque la nature. La nature profonde de l’homme et de ses multiples déchirures, de son imaginaire.
Je montre ce que je vois et après, chacun est bien entendu libre d'avoir sa propre lecture de mes images...
C’est une exposition très colorée, ce qui ne nuit pas dans un monde urbain parfois un peu trop gris à mon goût…
*(photos prises avec un smartphone)
FpeeC - (Février 2020)